L’histoire ne se répète pas mais parfois ses protagonistes balbutient. C’est avec consternation mais aussi une pointe de malice que j’ai entendu les dirigeants européens et les représentants du bipartisme français parler de la crise de l’euro la semaine dernière.
Souvenons-nous, il y a encore quelques mois, ils défendaient bec et ongles les bienfaits de l’euro. Mais depuis quelques jours, retranchés dans leur tour d’ivoire, ils ont changé de stratégie. Voilà qu’ils nous ressortent le même mécanisme de défense qu’en 2005 lors du référendum sur la constitution européenne : « il n’y a pas de Plan B ».
Ils reconnaissent que l’euro n’a pas été un rempart à la crise. Mais pour autant ils prétendent qu’aucune autre solution alternative n’existe.
Comme en 2005 ils sentent que le débat leur échappe. Ils sont devenus fébriles, ils perdent leurs nerfs car ils n’ont plus d’emprise sur les peuples. Et comme il y a 5 ans ils nous promettent l’apocalypse, ils essayent de culpabiliser les Français. On voit fleurir des chiffres abracadabrantesques : si la France sort de l’euro, il y aura 5 millions de chômeurs supplémentaires.
Laurence Parisot n’a pas hésité à dire qu’une sortie de l’euro « ne pourrait qu'appauvrir notre pays en faisant chuter d'une manière terrifiante notre niveau de vie ». Vous apprécierez le qualificatif « terrifiant » qui montre toute la mesure des défenseurs de la monnaie unique quand on s’attaque à leur veau d’or. Heureusement que les vacances arrivent sinon ils ne tarderaient pas à nous dire que la sortie de l’euro nous ramènerait à l’âge de pierre.
En aparté dans les couloirs de l’Assemblée nationale ou sur les plateaux télé, je vois bien que leur attitude a changé. Avant ils ne m’opposaient que le dédain des idéologues, dorénavant ils se comportent comme des rois déchus : ils gesticulent, ils crient à la trahison, ils assènent que le peuple n’est pas à même de juger ce qui est bon pour lui-même.
Les promoteurs de l’euro, qui ont vendu le passage à la monnaie unique comme le Saint Graal il y a 10 ans, sont devenus des ayatollahs. Ils en ont perdu tout sens commun.
Est-ce que nous étions en guerre larvée avec l’Allemagne il y a 10 ans ? Non
Est-ce que l’Europe était un continent sous-développé il y a 10 ans ? Non
Est-ce que les voyages chez nos voisins européens étaient impossibles il y a 10 ans ? Non
3 fois non ! Au contraire, le non-respect des peuples a attisé les haines. Il suffit de voir comment la situation actuelle se détériore. Les Grecs dans les manifestations brulent des drapeaux allemands et européens. Les Irlandais accusent Londres d’avoir exigé le plan de rigueur pour sauver ses banques. Tout cela aurait été inimaginable il y a 10 ans. C’est ça leur idéal de paix en Europe !?
Dans leur entêtement, ils sont en train de détruire l’idéal européen.
Leur construction sur le dos des peuples arrive à son crépuscule et la nuit qui les attend les effraye.
Pour ma part je suis serein, convaincu que le peuple français est assez mature pour choisir son destin. La vérité est que ni la sortie de l’euro ni le non au référendum en 2005 ne signent la fin de la belle idée européenne. Au contraire ils sont une exigence de renaissance.
Fin stratège, Napoléon Bonaparte disait : « Le grand art, c'est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système ». Actons qu’une monnaie unique n’était pas le meilleur système pour résister à la mondialisation. Sortons par le haut, retrouvons nos monnaies nationales avant de perdre définitivement la bataille de la mondialisation.
Ce que je propose c’est une nouvelle espérance pour les Français et tous les peuples d’Europe.
NDA